1. |
Si on commençait à rêver
03:22
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Une belle journée d’automne, un joli parc ensoleillé
Dans l’herbe, deux amants s’adonnent à des caresses un peu osées
Elle lui chuchote des mots doux pendant qu’il lui montre du doigt
La coccinelle sur ses genoux, elle se met à rire aux éclats
Elle lui saute alors au cou, il lui résiste, elle se débat
Ils finiront par s’embrasser, elle s’endormira dans ses bras
Ils attendront la fin du jour pour voir le soleil se coucher
Comme un vieux cliché périmé mais qu’ils adorent pratiquer
Le bonheur a, parce qu’il est rare, la délicatesse de toucher
Les gens qui savent encore y croire, si on commençait à rêver.
Au bord de l’étang, des canards ont établi un campement
Une vieille dame a un rancart avec nos amis de l’étang
Elle ouvre alors son petit sac et en sort des choses impossibles
Du pain, des graines et du cognac, enfin tout c’qui est comestible
Elle distribue à ses convives soigneusement la denrée rare
Et vérifie, très attentive, que tout le monde ait bien sa part
Elle range son sac et sur le banc, assise, en souriant aux canards
Elle boit son cognac et apprends la politesse aux racontars
Le bonheur a, parce qu’il est rare, la délicatesse de toucher
Les gens qui savent encore y croire, si on commençait à rêver.
Un drame vient de se dérouler sous les yeux d’une petite fille
Qui s’amusait à s’balancer avec un p’tit gars très habile
Le p’tit garçon, maladroitement, a dérapé d’la balançoire
S’est vautré, lamentablement, en voulant faire le malabar
Des pleurs, des cris, un gros chagrin, mais la p’tite fille lui tend la main
C’est trop la honte mais il accède au sourire de la demoiselle
Un p’tit bisou où ça fait mal, il rougit puis se met à rire
Main dans la main, c’est pas banal, premier amour, ça fait plaisir
Le bonheur a, parce qu’il est rare, la délicatesse de toucher
Les gens qui savent encore y croire, si on commençait à rêver.
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2. |
Les 4 saisons de Jeremy
05:24
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Il est 8h00 et le soleil se lève sur les rues de Paris, au milieu de ses rêves
Jérémy ouvre un œil, allongé sur le bord du trottoir, où il dort, dans la ruelle du mauvais sort.
De jolies fleurs décorent les balcons de l’immeuble d’en face éclairé des rayons
Du printemps qui donne des couleurs au sourire des gens qui ne s’arrêtent pas pour autant.
Autant de joie, de bonheur et de paix ça fait plaisir à voir, mais personne ne voit
Que Jérémy, aussi, a le droit d’espérer un regard, de l’amour, de la complicité ou un toit.
Voila l’été et le soleil battant la chaleur sur les tempes de tous les passants
Qui vont d’un pas pressé, s’abreuver à plein temps à la fontaine de la rue Ménilmontant.
De l’eau si fraîche et si désaltérante que pendant un moment, Jérémy, se demande
Si ces gens qui s’absentent à des vies trop étroites savent encore apprécier cette eau si délicate.
Il est 6h00 et le soleil se lève sur les rues de Paris, au milieu de ses rêves
Jérémy ouvre un œil, allongé sur le bord du trottoir, où il dort, dans la ruelle du mauvais sort.
L’été s’endort et l’automne s’empresse de presser le pas des passants sous l’averse
Obscurci, le ciel, menaçant et grondant sur des parisiens enfouis sous leur caban.
Manque de bol, ils n’ont pas de pépin, le crachin du matin les surprend, mais enfin,
Ils s’enfuient dans le café du cours, juste au coin en attendant la fin de l’orage qui rugit en vain.
Jérémy voit dans ce sombre décor comme un signe, une éclipse, une ombre qui dévore
Un soleil trop pesant de l’été qui s’endort mais le froid qui commence à chanter, vient caresser son corps.
La robe d’hiver qui couvre la ruelle revêtit Jérémy d’une étrange parure
La pureté de la neige sur des sacs de poubelle donnent à Jérémy une drôle d’allure.
Comme un bonhomme de neige qu’on a mis à l’écart que les enfants ont décidé de ne plus voir
Parcqu’un bonhomme de neige, ça ne tient qu’un hiver parc que Jérémy ne veut plus vivre parterre.
Il est 11h00, le soleil est levé mais il y a comme un vide au milieu du décor
Les gens, enfin, se sont tous arrêtés au milieu de la ruelle du mauvais sort.
Rien de plus, rien de moins qu’une simple impression mais, interpellés, ils poseront la question
A l’épicier du coin qui les informera que quelqu’un, cette nuit, a succombé au froid.
De la tristesse et de la compassion la culpabilité de la disparition
Car, vivant, il tenait compagnie à la rue et, absent, il fait pleurer les gens qui n’ont vu
Qu’un vieillard trop souffrant qui n’a pas résisté aux caprices du temps et du froid sans pitié
Mais il avait 30 ans et c’était là, son choix de quitter les gens qui ne le regardaient pas.
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3. |
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Un p’tit pavillon au soleil avec un joli potager
Des fleurs au pays des merveilles que les mamies vont adorer
Des chaises longues sur la terrasse, c’est sûr ici que rien ne manque
Y a même aussi une petite place où les messieurs feront la pétanque
C’est ainsi qu’ils ont présenté à leur gentille maman Arlette
Ce paradis qu’ils appelaient la jolie maison de retraite
Une tapisserie démodée, avec une vieille fenêtre
Un lit bien fait, lampe de chevet, c’est la chambre de mamie Arlette
Elle se lève le matin très tôt et met ses petites lunettes
Pour aller jouer au tarot avec Fernande et puis Paulette
L’après midi, c’est la télé dans la jolie petite salle
Qui occupe pépé et mémé dans une ambiance très conviviale
Arlette, elle s’ennuie un p’tit peu et puis elle trouve un amoureux
Qui, le lendemain, est décédé parc’ qu’il était beaucoup trop vieux
C’est rien c’était juste un amant et puis Arlette, elle est coquette
Elle se lave tous les jours les dents, la jolie maison de retraite
Pourtant, dans ce calme apparent, dans cet endroit bien arrangé
Ou l’on a rangé les parents parc’ qu’ils commençaient à gêner
Arlette, elle passe beaucoup de temps à regarder ses photos classées
Des plus grands aux petits enfants qu’elle aimerait bien inviter
Mais ici ce n’est pas chez elle, et elle se sent abandonnée
Arlette, elle est caractérielle, c’est difficile de la berner
Et la visite mensuelle de ses enfants très pragmatiques
S’est transformé en rituel auquel elle devient allergique
Elle savait bien qu’un jour d’automne, elle sombrerait aux oubliettes
Elle connaît maintenant son nom, la jolie maison de retraite
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4. |
Le cirque
04:03
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Voila les forains, les saltimbanques, les magiciens
Et leur opéra domestique dans des roulottes un peu rustiques
Sur la petite place, on a effacé les terrasses
Pour laisser s’installer le cirque et ses artistes fantastiques
Quatre bouts d’ ficelle, un chapiteau en guise de toit
Et le spectacle exceptionnel viendra ravir les villageois
Un petit zoo que visiteront les enfants
Avec en prime un p’tit drapeau qu’ils agiteront si contents
Et c’est le cirque du bonheur
Et c’est le cirque qui se meurt
Mesdames et messieurs, pour récompenser votre patience
Soyez prêts, ouvrez grands vos yeux, et que le spectacle commence
Les lumières s’éteignent, un violon pleure de nostalgie
Une jeune fille, le long d’une corde, se laisse glisser et puis sourit
Maillot à paillette qui brille sous les feux de la rampe
De cabriole en pirouette, sans le moindre geste qui tremble
Le dompteur de fauves face à des lions condescendants
Fouettera le sable usé d’une piste aux étoiles oubliées
Et c’est le cirque du bonheur
Et c’est le cirque qui se meurt
Le clou du spectacle, pour finir sur un ton joyeux
Le clown avec sa grosse cravate, son nez rouge et ses grands cheveux
Une vieille trompette qui viendra casser les oreilles
De son ami le clown qui pète, les enfants rient et c’est tant mieux
Derrière, en coulisse on se prépare pour le final
Et on vient saluer sur piste le public pour la fin du bal
Ils démonteront leur chapiteau et leur zoo
Jusqu’au prochain village, en fait, pour la dernière fois, peut être.
C’était le cirque du bonheur
C’était le cirque qui se meurt
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5. |
Elles
02:20
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Parce qu’elles n’ont jamais oublié, parce qu’il restera au fond d’elles
Comme un souvenir du passé, de ceux qui vous brûlent les ailes.
Parce qu’elles n’ont pas vraiment le choix, et que rien ne sera plus grand
Que ce qu’elles étaient autrefois et qu’elles ne sont plus maintenant.
Parce que l’on ne vit pas deux fois, ce que l’on n’oubliera jamais.
Parce qu’il n’y a qu’une histoire comme ça, que rien ne peut la remplacer.
Parce qu’elles ont aimé si fort et parce que le cœur est brisé
Qu’aucun homme ne pourra, alors, être celui qu’elles ont aimé.
A celles qui gardent au fond du cœur l’empreinte d’un amour passé
D’un amour qui, jamais ne meurt, le seul qui ait vraiment compté.
A combler le cœur de mensonges, à s’en remettre aux illusions
Jusqu’à s’évader de leurs songes, juste pour oublier son nom.
Mais leur regard absent parfois, pour se détacher du présent
Trahira leur vie d’autrefois, quand elles avaient aimé vraiment.
Ainsi, passeront les années, aux cotés d’un mari aimant
Entouré des enfant parfaits, et qui l’appelleront maman
Elle oubliera pendant un temps qu’un jour, elle était une femme
Éperdue de ce bel amant qui brûlera toujours son âme.
A celles qui gardent au fond du cœur l’empreinte d’un amour passé
D’un amour qui, jamais ne meurt, le seul qui ait vraiment compté.
Quand le temps aura décidé d’emporter tous ses souvenirs
Les rides dévoilant les traits de l’un de ses plus beaux sourires.
Au chevet d’un mari mourant, elle ne sera que lui répondre
Quand il lui dira doucement que son sourire le fait fondre
Mais son cœur, cerné de douleur, telle une voile trop usée
A cédé aux vents du malheur auxquels elle avait résisté
Elle sombrera alors en pleurs et il la serrera vraiment
Mais, jamais il ne comprendra que c’est un autre qu’elle attend.
A celles qui gardent au fond du cœur l’empreinte d’un amour passé
D’un amour qui, jamais ne meurt, le seul qui ait vraiment compté.
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6. |
Ils s'aimaient
03:00
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Au bord de la Seine, soleil couchant, les pieds qui traînent
Le bout du nez un peu glacé et les cheveux ébouriffés
Ils marchent contre le temps qui court, leur cœur serré, l’âme fragile
Se battent contre l’infortune des banalités inutiles
Soudain ils cessent sans raison leur route dénuée d’ambition
Pour se regarder dans l’regard, pour s’inventer leur propre histoire
Quelques caresses, quelques soupirs, sûrement leur premier souvenir
Ils n’oublieront sans doute jamais, que ce soir au bord de la Seine,
Ils s’aimaient.
Les mains enlacées, la douceur des paumes incrustées
Au fond du cœur qui se demande combien de temps ça va durer
Mais dans leur tête, il n’y a plus rien, rien d’important à cet instant
Juste le visage de l’autre qui envahi leurs émotions
Les corps soudés, le cœur serré, les lèvres à peine effleurés
A bras de corps ils se soutiennent, comme perdus au bord du vide
Et dans la lueur de la lune et dans la lumière de leurs yeux
Il lui donne un baiser nocturne, elle lui offre son aveu
Le temps a perdu et puis l’espace a éclipsé
Les passants qui voient dans le noir, leur corps transi par leur étreinte
Ils ont choisi de s’oublier, d’oublier à ce qu’ils rêvaient
Ils vivaient leur vie maintenant, la vie peut durer un instant
Il n’y a pas lieu de réfléchir, ni même le temps de compter
Ce moment rare de plaisir, cet instant de l’humanité
C’est rien qu’à eux et c’est aussi leur seule raison d’exister
Un jour peut être ils souffriront mais en attendant ce moment,
Ils s’aimaient.
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7. |
Chez Roger
03:55
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Un p’tit coin d’paradis sur le plancher des vaches
Où vont tous les midis, les routiers à moustache
Au milieu de la route, nationale 113
Bienvenue chez Roger, les grillades sur la braise.
Un parking aménagé pour garer leurs engins
Un comptoir toujours complet pour combler leur entrain
L’apéro et puis le vin sont compris dans l’menu
Ici y a pas de snob, pas de balais dans l’c..
Bienvenue chez Roger
Les serveuses en tablier font le bonheur des hommes
Leur sourire vient apaiser la solitude qui raisonne
Quelques phrases échangées sur le coin d’une table
Quelques mots à emporter dans leur cœur, trop aimable.
Une vie sur la route, un camion pour compagne
Calendrier au mois d’août, une fille de la montagne
Alors quand on vient chez Roger, c’est qu’on trouvera pas mieux
Ici, on vient pour manger et pour vivre un p’tit peu
Bienvenue chez Roger
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astoban Six Fours Les Plages, France
Auteur compositeur interprète, Astoban nous raconte des histoires et des personnages haut en couleur, Arlette, le Bob, Léa, Jérémy, tout un univers édulcoré de douces mélodies, sur un air d'accordéon et de guitare jazzy. Alors sans plus attendre venez découvrir les fables d'Astoban sous des airs de chanson française nostalgique et tendre. ... more
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